Thomas Bonamy

Designeur d’expérience utilisateur
Prestataire à la Direction interministérielle du Numérique (DINUM)

L’accès des citoyens à leurs droits, le bon fonctionnement de l’administration et la transformation de l’action publique dépendent pour une large part de la qualité des services numériques que l’État est en mesure d’offrir à ses usagers (plus de détails dans notre article). Pour cela, les métiers du design et de l’accessibilité sont indispensables, mais ils restent souvent mal connus ou mal mis en œuvre. Pour les incarner, nous donnons la parole à nos expertes et experts.

Aujourd'hui, Thomas Bonamy, designeur d’expérience utilisateur (UX designer).

Quel est ton parcours ?

J’ai d’abord passé 4 années à étudier la photographie. Mes expériences professionnelles durant ces études m’ont permis de me rendre compte que pour que je puisse vivre de cette activité comme je l’entendais, le chemin serait compliqué. La photographie étant une passion avant tout, je ne souhaitais pas la dénaturer ou lui faire perdre de sa magie en rendant sa pratique nécessaire ou en changeant mon ambition. Je me suis donc orienté vers un parcours complémentaire, celui de designer graphique.

Je suis maintenant designer dans le numérique depuis bientôt 15 ans. J’ai travaillé avec de nombreuses sociétés ou agences, dans la publicité sur internet d’abord, dans le domaine de la création de sites événementiels ou e-commerce ensuite, pour aujourd’hui me concentrer à une mission qui me tient à cœur, améliorer et donner du sens à nos services publics numériques.

Ta mission, c’est quoi pour toi ?

Améliorer et donner du sens à nos services publics numériques. Questionner leurs intérêts, comprendre les décisions qui ont été prises, comprendre et travailler avec les personnes qui les façonnent et bien sûr impliquer celles et ceux qu’ils servent. Ma mission est de faire en sorte que ces services publics numériques améliorent le quotidien des usagers et pas à l’inverse qu'ils le rendent plus compliqué. Ils doivent participer à leur autonomie, les aider à faire des choix éclairés, les informer et doivent être représentatifs de la devise « liberté, égalité, fraternité ».

À quoi ressemblent tes activités types ?

Elles sont très variées, il y a beaucoup de travail de facilitation qui passe par des échanges informels pour initier l’adoption des méthodes de conception centrées usagers au sein des administrations. Cette sensibilisation peut aussi se faire via des ateliers collaboratifs, par l’implication d’un maximum de parties prenantes dans les activités de design et par les formations que nous dispensons.

Mon travail s’attarde sur le parcours des usagers, je dois faire le pont entre ce qui a pu être identifié durant une phase de recherche et la mise en œuvre technique d’éventuelles recommandations. Le but est d’amener l’administration à changer de paradigme sur les solutions qui ont pu être construites avant pour imaginer de meilleures solutions demain. Pour cela nous pouvons utiliser les ateliers de co-création ou simplement formuler des recommandations. Le designer doit être là pour aider l’équipe à se projeter, à imaginer de nouvelles choses.

Une partie du travail relève également de la gestion de produit/projet afin de s’assurer que les méthodes de design soient adoptées de manière pérenne, qu’une personne en interne puisse endosser cette responsabilité et que cette responsabilité soit clairement identifiée au sein de l’administration. Il est toujours difficile de s’insérer dans des processus métier très définis mais il faut pouvoir le faire, et ce à un niveau hiérarchique suffisant, pour que le design soit adopté.

Le projet qui t’a le plus marqué et pourquoi ?

Je pense instinctivement à deux projets, Parcoursup et Mon Master pour lequel mon accompagnement est toujours en cours.

Ces deux projets sont étroitement liés à l’éducation, à l’ambition et à l’égalité des chances. Ces notions sont primordiales, nous devons veiller à ce que cette égalité soit respectée. Également les jeunes publics ne sont pas forcément éloignés du numérique mais ils sont éloignés des questions administratives. C’est un véritable enjeu que de leur permettre d’acquérir une forte autonomie, de les aider à prendre des décisions éclairées à un moment de leur vie qui est particulièrement stressant. Ces deux démarches représentent l’essence même de la mission que je me fixe en travaillant au sein de la Dinum.

Un service public en ligne que tu aimes particulièrement ?

Je dirais « https://www.service-public.fr/ » . Pour les services qu’il m’a rendu notamment en fournissant beaucoup d’informations sur des sujets très variés et en me permettant de pouvoir accéder rapidement à des formulaires qui auraient été plus difficiles à identifier sans.

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